- "Elle marche sur des œufs de peur qu'il ne se fâche. Elle a été frappée, poussée et bousculée. Elle ne voit plus sa famille et ses amies parce qu'il ne les aime pas. Il se sert des enfants pour la critiquer. Il lui dit que personne d'autre ne voudrait d'elle. D'après lui, tout ce qui va mal, c'est de sa faute à elle."
- Pour les femmes, il n'y a pas mille façons de vivre la violence. La violence peut toucher tous les types de femmes, dans tous les genres de relations. Cela se produit dans tous les groupes ethniques, économiques, religieux et à tous les âges. Malgré les lois canadiennes pour protéger les femmes et les enfants, la violence familiale demeure un problème grave.
- Dans les relations hétérosexuelles, les femmes sont plus souvent victimes de violence de la part de leur partenaire que les hommes (Statistique Canada 2005). Dans une relation intime, tout comportement ou geste visant à intimider ou à contrôler une femme, toute stratégie visant à maintenir le contrôle, c'est de la violence.
- La violence envers les femmes peut prendre diverses formes et souvent plusieurs à la fois ce qui aggrave les conséquences. La violence physique comprend les gifles, les morsures, la destruction des objets qui lui appartiennent, l'abus envers les personnes qu'elle aime ou l'usage d'une arme pour la blesser ou la tuer.
- Les menaces et les attaques verbales sont aussi une façon d'exercer le contrôle. C'est de la violence psychologique ou émotive.
- Les femmes vivent également de la violence sexuelle : être obligées d'avoir des relations sexuelles, être infectées par le VIH, être forcées à devenir enceintes.
- Les hommes violents utilisent aussi très souvent la négligence, l'isolement, l'abus financier et religieux pour exercer leur contrôle.
- La violence familiale a un impact sur les enfants qui la subissent ou en témoignent. Vous pouvez visionner les vidéos suivantes qui en font état:
Tu connais…quelqu’un qui vit dans une famille où il y a de la violence conjugale?
Tu connais…quelqu’un qui vit dans une famille où il y a de la violence conjugale? (sous-titré)
Les signes avertisseurs de violence
En reconnaissant et en comprenant les signes avertisseurs et les facteurs de risque de la violence faite aux femmes, vous pouvez aider! Si vous remarquez l’un des signes avertisseurs suivants, le temps d’agir est probablement venu :
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- Il la rabaisse.
- Il parle tout le temps et domine la conversation.
- Il la surveille tout le temps, même au travail.
- Il essaie de prétendre qu’il est la victime et il agit comme s’il était déprimé.
- Il essaie de l’empêcher de vous voir.
- Il agit comme si elle lui appartenait.
- Il ment pour bien paraître ou exagère ses qualités.
- Il agit comme s’il était supérieur aux autres membres de sa famille et plus important qu’eux.
- Elle s’excuse ou trouve des excuses à son comportement, ou elle devient agressive ou se met en colère.
- Elle semble mal à l’aise de s’exprimer en sa présence.
- Elle semble être malade plus souvent et s’absente du travail.
- Elle essaie de masquer ses blessures.
- Elle trouve des excuses à la dernière minute pour ne pas vous rencontrer ou elle essaie de vous éviter lorsqu’elle vous rencontre dans la rue.
- Elle semble triste, seule, repliée sur elle-même et craintive.
- Elle consomme des drogues ou de l’alcool pour faire face à la situation.
(tiré de la campagne Voisin.es, ami-es et familles www.voisinsamisetfamilles.ca)
Le cycle de la violence
La plupart des femmes qui sont victimes de violence conjugale disent que la violence se produit en cycle. Ces phases peuvent se produire plusieurs fois par jour, une fois par semaine, ou de temps en temps. Peu importe la fréquence, elles forment toujours le même cycle.
Les phases du cycle de la violence, que celle-ci soit verbale, physique, psychologique ou sexuelle, varient en temps et en intensité durant la vie d’un même couple et d’un couple à l’autre.
Comprendre ce qui se passe, c’est la première étape.
Les agressions commises dans un contexte conjugal surviennent à l'intérieur de ce qu’on appelle le « cycle de la violence conjugale ». Ce cycle, qui est mis en place et orchestré par l'agresseur, permet à celui-ci de maintenir sa domination sur sa conjointe. Dans une relation conjugale marquée par la violence, ce cycle se répète plusieurs fois et s’accélère avec le temps.
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PHASE 1 : Climat de tension
L’agresseur a des accès de colère, menace l’autre personne du regard, fait peser de lourds silences.
La victime se sent inquiète, tente d’améliorer le climat, fait attention à ses propres gestes et paroles.
La montée de la tension, c’est comme un élastique qui s’étire de plus en plus entre les partenaires jusqu’à ce que la tension éclate et survienne un épisode de violence physique, psychologique ou sexuelle. Certaines femmes ont raconté que la tension devient tellement difficile à supporter qu’elles vont dire ou faire quelque chose pour précipiter les choses et ainsi mettre fin au suspense et à la terreur. C’est une période où l’on marche sur des œufs et où on attend dans la peur que la violence éclate.
PHASE 2 : Crise
L’agresseur violente l’autre personne sur les plans verbal, psychologique, physique, sexuel ou économique.
La victime se sent humiliée, triste, a le sentiment que la situation est injuste.
Même les relations les plus saines ont leurs périodes de désagréments et de colère. Elles font partie intégrante de la vie commune. Si un homme est fâché contre sa partenaire, il a le droit de dire : ''Je suis fâché'', '' Suivons une thérapie pour régler nos problèmes'' ou ''Je veux divorcer'', mais il n’a JAMAIS le droit d’être violent physiquement, psychologiquement et sexuellement avec sa partenaire. Il est important de se rappeler que quoi qu’il fasse ou qu’il dise, c’est l’agresseur – et lui seul – qui choisit d’être violent et qui est responsable de ses choix et de ses gestes.
PHASE 3 : Justification
L’agresseur trouve des excuses pour justifier son comportement.
La victime tente de comprendre ses explications, l’aide à changer, doute de ses propres perceptions, se sent responsable de la situation. Elle croit en lui et en ses promesses. Elle retrouve l'homme qu'elle aime et l'espoir que cette fois sera la bonne. Elle change ses propres attitudes.
Invariablement, l’agresseur blâme la victime d’avoir provoqué la violence, l’accuse de différents défauts ou comportements (ex: la maison est à l’envers, elle est mauvaise cuisinière, trop difficile, trop grosse, trop maigre, elle a les cheveux trop longs ou trop courts, elle est toujours en retard, flirte avec d’autres hommes, etc.). Que ce soit vrai ou le fruit de son imagination, c’est toujours ce qui justifie son comportement.
PHASE 4 : Lune de miel
L’agresseur demande pardon, parle de thérapie, promet de ne plus jamais recommencer, explique que c’est ce qu’il a connu dans son enfance, jure de faire une thérapie, affirme son amour, pleure, offre des fleurs à la victime, menace de se suicider si elle le quitte (etc).
La victime lui donne une chance, lui apporte son aide, constate ses efforts, change ses propres habitudes.
Cette période peut tout simplement être une absence de violence et non pas du remords. Cela peut être la phase la plus dangereuse du cycle parce que c’est au cours de cette période que la femme peut retomber dans la relation avec de nouveaux espoirs pour finalement voir le cycle recommencer.
La violence psychologique
Le comportement violent le plus répandu est la violence psychologique. Comme la violence physique, la violence psychologique sert à contrôler, à diminuer, à blesser ou à punir une femme. Bien que les formes de violence varient, le résultat est toujours le même; la femme a peur de son partenaire et change de comportement pour lui plaire et pour assurer sa sécurité et celle de ses enfants. Plusieurs personnes croient que la violence psychologique n’est pas aussi grave et aussi dommageable que la violence physique parce qu’elle ne laisse pas de signes physiques. Pourtant, pour les femmes victimes de violence, la violence psychologique laisse des traces à long terme. Comme toute autre forme de violence, la violence psychologique est une question de pouvoir. La présence de violence psychologique augmente le risque de violence physique, particulièrement lorsqu’un partenaire traite une femme de tous les noms pour la rabaisser et pour qu’elle se sente mal.
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En plus des blessures corporelles, plus des trois quarts des victimes de violence conjugale ont dit avoir été affectées sur le plan émotionnel. La réaction émotionnelle la plus souvent déclarée par les victimes de violence conjugale était le fait de se sentir bouleversées, confuses ou frustrées (32 %). Les autres réactions comprenaient le fait de se sentir en colère (27 %), blessées ou déçues (16 %), de ressentir de la crainte (15 %) et d'être déprimées (15 %).En outre, certaines victimes de violence conjugale ont dit que l'incident avait perturbé leurs activités quotidiennes. Dans l'ensemble, près de 1 victime sur 5 (18 %) a déclaré avoir dû prendre congé de ses activités quotidiennes en raison de la violence conjugale. Les femmes étaient trois fois plus susceptibles que les hommes de dire que l'incident de violence avait perturbé leur routine quotidienne.
La proportion plus élevée de femmes qui ont eu une réaction émotionnelle pourrait s'expliquer en partie par la constatation selon laquelle la violence perpétrée à l'endroit des femmes a tendance à être plus fréquente et plus grave que celle commise contre les hommes. (Statistiques Canada, 2009).
Mettre fin à une relation violente
On entend souvent quelqu’un dire : « Pourquoi ne le quitte-t-elle pas ? » Plusieurs raisons peuvent expliquer qu’une femme ne se sente pas prête à mettre fin à une relation violente. Elle peut avoir peur que sa famille ou son milieu la tienne responsable de la violence et de briser la famille. Son partenaire peut l’avoir menacée de lui faire du mal si elle le quittait et elle a peur pour sa sécurité et celle de ses enfants. Il se peut qu’elle dépende de son partenaire sur le plan financier et qu’elle n’ait nulle part où aller. Elle peut être intimidée ou avoir peur du système judiciaire. Il peut lui avoir fait croire que son statut d’immigration est lié au fait qu’ils vivent ensemble.
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